UNE STRATÉGIE EUROPÉENNE POUR LUTTER CONTRE LES "DYS-CRIMINATIONS" VIS-À-VIS DES ENFANTS ET ADULTES DYSLEXIQUES, DYSPRAXIQUES ET DYSPHASIQUES

20/09/2007: Anna Záborská, Présidente de la commission des droits de la femme du Parlement européen, Amalia Sartori, coordinatrice du Groupe du PPE-DE dans cette commission, et Marie Panayotopoulos, Présidente de l'Intergroupe "Famille" du Parlement européen, ont déposé une question orale à la Commission européenne plaidant en faveur d'une Stratégie européenne contre:
  • les "dys-criminations" dont souffrent les enfants atteints de difficultés d'apprentissage;
  • l'exclusion du monde du travail des adultes atteints des mêmes handicaps.

    La question orale, qui sera débattue en session plénière mercredi à Strasbourg, souligne que plus de 10 pc des enfants sont atteints (*) de troubles "dys" (dyslexie, dyspraxie(**), dysphasie, dyscalculie, troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité - TDAH. D'autres troubles ont des manifestations très voisines (enfants dits "surdoués", crampe de l'écrivain etc).

    Ces troubles, même lorsqu'ils sont minimes, sont très invalidants car ils touchent dès le plus jeune âge les domaines de la communication (lire, écrire, compter, (parfois même parler) et d'autres domaines de la vie quotidienne (manipuler des objets, faire du vélo ou jouer au foot, etc).

    S'ils ne sont pas repérés très tôt, si les rééducations adaptées ne sont pas entreprises, si certains aménagements scolaires ne sont pas mis en place (autorisation d'utiliser les technologies de l'information dans ce cadre notamment), ces enfants sont promis à l'exclusion scolaire, puis professionnelle et sociale. Non seulement leur vie, mais également celle de leur famille, notamment celle de leurs frères et soeurs, risque d'être ruinée.

    Or ces troubles ne sont pas encore bien repérés et traités dans tous les Etats membres de l'Union européenne.

    La question orale demande à la Commission si elle pourrait fournir des statistiques détaillées sur les problèmes "dys" et si elle pourrait contribuer à de meilleurs diagnostics et prises en charge de ces troubles trop souvent encore méconnus, en améliorant notamment l'information à leur sujet.

    Alors que la Commission a déjà lancé l'an dernier un grand programme de recherche pluriannuel "Neurodys" pour mieux identifier les raisons de la dyslexie et de la dysphasie, la question demande si elle compte étendre cette recherche à d'autres troubles "dys".

    Le texte interroge également la Commission sur:
  • la place accordée aux "dys" dans les programmes européens éducatifs, notamment en ce qui concerne les technologies de l'information et l'apprentissage tout au long de la vie;
  • les aspects concernant la réconciliation de la vie professionnelle et familiale pour les parents responsables de l'éducation de ces enfants;
  • l'application de la Directive 2000/78 établissant un cadre concernant l'égalité de traitement en matière d'emploi et de travail en ce qui concerne les "dys";
  • l'opportunité de créer un réseau européen afin de promouvoir l'échange des meilleures pratiques entre les Etats membres et de rédiger une "Charte" des enfants "dys";
  • l'utilité de mettre sur pied un réseau scientifique européen multidisciplinaire afin de rassembler et étudier les informations disponibles et de promouvoir la coordination d'actions transnationales.

    Par ailleurs Anna Záborská, Marie Panayotopoulos, Richard Howitt, Président de l'Intergroupe "Handicapés" du Parlement européen, Roberta Angelilli, Rapporteur du Parlement européen sur la communication de la Commission consacrée aux droits de l'enfant ainsi que Kathy Sinnott, Vice-présidente de l'intergroupe "Famille", ont déposé en juin dernier une déclaration écrite (numéro 64) demandant notamment de promouvoir les meilleures pratiques ayant cours dans les Etats membres en ce qui concerne le dépistage et la prise en charge des enfants "dys".
    Cette déclaration, qui sera clôturée le 25 octobre prochain, a recueilli jusqu'à présent 273 signatures de députés européens.

    (*) à des degrés divers et parfois simultanément ;
    (**) également désignée sous les termes de "troubles de la coordination" ou "syndrôme de l'enfant maladroit" ('developmental coordination disorder' ou 'clumsy child syndrom' en anglais).

  • Pour toute information:
    Anna Záborska, MdPE, Tél.: +32-2-2845923
    Amalia Sartori, MdPE, Tél.: +32-2-2845556
    Marie Panayotopoulos, MdPE, Tél.: +32-2-2845447
    Anne Vahl, Service de Presse du Groupe du PPE-DE, Tél.: +32-475-493354